La guerre démoniaque : Personne ne sait vraiment comment les démons sont arrivés sur Caltaron. Bien sûr les hypothèses les plus farfelues circulent : une génération spontanée, une création d’esprits malfaisants, une volonté des dieux. Mais la théorie la plus répandue et la plus vraisemblable est celle-ci : les démons viendraient d’un autre monde. Ils pénètreraient chez nous par des portails à sens unique. D’après mes observations, des portails similaires existeraient sur Caltaron pour aller sur d’autres mondes. Excusez-moi, je m’égare, cela fera l’objet d’un autre cours, revenons aux démons. Les démons lancèrent leurs attaques en divers points du continent. D’escarmouche en escarmouche, le nombre de morts-vivants de leurs armées augmenta. Les peuples de Caltaron n’arrivaient pas à défaire ces nouveaux adversaires. Dans un élan de survie, les ennemis de toujours finirent par unir leurs forces contre les démons, mais cela ne faisait que retarder l’inévitable : ils allaient perdre la guerre et être exterminés. Nul ne sait vraiment ce qui décida les dragons d’entrer dans la bataille. Avaient-ils été attaqués ou était-ce un sursaut face à la menace grandissante des armées démoniaques ? Je pense qu’il y a une part des deux options dans leur choix. Toujours est-il qu’avec l’aide des dragons, les démons furent battus. Certains furent détruits, d’autres renvoyés chez eux et quelques-uns se cachent toujours sur notre monde.
La réconciliation : Oubliant leurs différents, les peuples de Caltaron fêtèrent ensemble la victoire. La guerre les avait rapprochés, mais cette euphorie ne dura que le temps d’une génération. Une fois la plupart des combattants des races éphémères, gobelins, orques, humains et nains, morts de vieillesse, la fraternisation était en perte de vitesse. Même l’apparition, lors de la guerre démoniaque, de six nouveaux dieux, s’employant à rassembler les différents peuples, ne suffit pas à maintenir cette cohésion. Conscients que le spectre des guerres d’antan menaçait, de nombreuses races demandèrent aux dragons d’assurer leur protection. Ceux-ci acceptèrent cette responsabilité. Ils demandèrent à chaque peuple leurs souhaits afin de bâtir un monde meilleur. Puis rassemblant toutes ces informations, ils firent des propositions de changement qui furent adoptées pour la plupart.
Les grandes migrations : Le changement le plus spectaculaire débouche sur la période des grandes migrations. Les dragons avaient réparti les peuples sur les territoires qu’ils affectionnaient le plus : nous partagèrent les montagnes avec les trolls, les orques et les gobelins s’établirent dans les collines, les elfes dans les forêts et les humains sur le littoral. Les dragons, dans leur infinie sagesse, se préoccupèrent également du sort des animaux. Par exemple, ils décrétèrent que les grandes plaines seraient réservées aux grands herbivores et aux peuples nomades. Des routes furent construites, séparant les territoires de chaque peuple et servant de frontière. Aucune troupe ne pouvait s’approcher de ces voies de communication sans provoquer le courroux des dragons. Durant une centaine d’années, les peuples de Caltaron parcoururent des milliers de lieues pour atteindre le territoire de leurs rêves.
L’âge d’or : Une fois installés, les peuples bâtirent leurs cités puis rapidement avec les peuples limitrophes des villes frontières, permettant ainsi un commerce interpeuple. Un important échange culturel et technique eut lieu à cette période sous l’égide des dragons qui apprirent aux autres races la maitrise du feu. La protection offerte par les dragons n’était valable que d’un peuple envers un autre. Ils avaient décidé de ne pas se mêler des guerres au sein de la même race. Certains peuples étanchaient leur soif de violence par ces guerres internes. Pour limiter ces affrontements, les dragons instaurèrent, entre autres, les jeux trollympiques qui avaient pour but d’occuper les foules et de faire participer les pensionnaires les plus récalcitrants des prisons. Le sort réservé aux perdants n’étant guère enviable, les concurrents donnaient le meilleur d’eux-mêmes. D’ailleurs la devise de ces jeux y fait allusion : l’important n’est pas de gagner, mais de ne pas perdre.
L’hécatombe elfe : À la fin de cet âge d’or, commença un évènement ne concernant que les elfes. En effet, les elfes, réputés pour leur longévité incroyable, se mirent à mourir après seulement quelques centaines d’années d’existence. Les dragons cherchèrent en vain la cause de ce problème. Ce fut finalement les elfes qui découvrirent la vérité. Sans le savoir, les dragons étaient à l’origine de ce désastre. Cette tragédie sera étudiée dans un autre cours. Les elfes ne firent pas que trouver la cause de leurs maux, ils découvrirent une sorte de magie, qui prit le nom de magie elfe. Il n’existait alors que deux magies distinctes : celle des dragons et celle des démons.
Le rejet : Ces deux évènements eurent pour conséquence le rejet de la gouvernance dragonique par les elfes, le doute des dragons sur leur capacité à s’occuper des autres races. Les dragons essayèrent de revenir en arrière les actions qui engendrèrent le sort funeste des elfes, mais rencontrèrent l’animosité de la plupart des races. Finalement, ils devinrent moins présents et les peuples gagnèrent en autonomie. La paix fut compromise, mais l’épisode de la guerre des flèches permit de la préserver jusqu’à aujourd’hui.
De nos jours, les dragons ne se montrent guère. Néanmoins, je les soupçonne d’œuvrer en secret. Plusieurs évènements récents pouvant déboucher sur une crise grave ont semblé s’être désamorcés d’eux-mêmes, mais je ne suis pas nain à croire aux coïncidences. Toutefois ceci sort du sujet de ce cours et je m’arrêterais donc là. Portez-vous bien, laissez votre esprit affuté et gardez un œil ouvert.
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