De passage dans notre bonne ville d’Épinal, je passais mes journées aux images inales, un lieu bien connu des amateurs de culture. Voilà qu’un couple de jouvenceaux se plaignent de l’absence de leur barde préféré : Zed l’épine. N’écoutant que mon grand cœur, je me propose de soulager leur peine et leur bourse en interprétant un de ses succès. Seulement, j’avais oublié que Zed l’épine interprète ses chansons en gobelin, langue que je ne maitrise pas. Les deux jouvenceaux me tendirent un parchemin comprenant la musique et les paroles de la chanson qu’ils souhaitaient. Je leur proposai de la chanter dans notre langue et ils acceptèrent. Gardant un œil sur les paroles pour essayer de garder la même rythmique, je leur offris une parodie toute droite issue de mon imagination :
Mon enfance est bercée
Par ces contes de fées
Où les héros ont peur
Du méchant loup
Moi, le loup ne m’effraie pas
Je le chasse d’un bout de bois
Ou j’lui jette des pierres
Par derrière
Ouh-ouh-ouh ouh-ouh-ouh-ouh
Moi, j’ai pas peur
Du méchant Loup
Il y a un monstre dans les bois
Qui effraie le villageois
Même si personne ne l’a déjà vu
Y a des signes qui n’trompent pas
Moi, je sais qu’il vit là
Bien caché au fin fond du bois touffu
Ouh, fais gaffe au troll
Ouh, fais gaffe au troll
Un endroit qu’je redoute
Juste derrière la vieille souche
Là où on a découvert des traces de troll.
Dans mes rêves, je le vois
Près d’un arbre, aux abois
D’où dépasse légèrement sa grosse guibole.
Ouh, fais gaffe au troll
Ouh, fais gaffe au troll
Et j’espère que bientôt
Si je croise ce lourdaud
Être assez entrainé
Pour m’échapper
S’il y a un bruit derrière mes pas,
Je ne reste pas là.
Dans le doute, du troll toujours méfies-toi
Oui, ça peut arriver, vaut mieux éviter
Ce sale petit truc
Sentir son souffle chaud sur ma nuque
Ouh, fais gaffe au troll
Ma tête est pleine remplie par la peur
Devant cette horreur
La gueule ouverte d’un gros troll
Mes pauvres amis, mes jours sont finis
Mes jambes m’ont trahi
Seule la fuite pouvait m’sauver du troll
Et soudain j’me mets à courir
Sans direction, sans réfléchir
Je cherche juste à m’éloigner
Pour ne pas finir dévoré
Essoufflé, je n’en peux plus
Dans la forêt, j’me suis perdu
J’entends plus rien aux alentours
Je soupire, c’tait pas mon tour
Quand j’sens un souffle dans l’cou
Moi, j’avais pas peur du méchant loup
(note du dragon noir : pour bien apprécier le travail parodique de notre barde, vous pouvez écouter une interprétation de la chanson de Led Zeppelin : “Stairway to Heaven”)